Para a aclaração dos adeptos das teorias da conspiração
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Caro Dwer
Deixa de ser vulgar....e vai pensando.
cumps
Deixa de ser vulgar....e vai pensando.
cumps
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a segunda parte do texto
"Le succès des idées de “démocratie limitée” et de “marché des produits législatifs” doit moins toutefois aux
théories économiques, qu’à la conversion de l’Europe de l’Est et de la Chine à l’économie de marché. Avec
leur arrogance habituelle, les Occidentaux ont vu dans ces événements, et l’élargissement de l’Union qui en
a résulté, la victoire finale de leur modèle de société, alors qu’ils ont donné le jour à ce que les dirigeants
chinois appellent aujourd’hui “l’économie communiste de marché”.
On aurait tort de ne pas prendre au sérieux cette notion d’allure baroque, car elle éclaire le cours pris par la
globalisation. Edifié sur la base de ce que le capitalisme et le communisme avaient en commun
(l’économisme et l’universalisme abstrait), ce système hybride emprunte au marché la compétition de tous
contre tous, le libre-échange et la maximisation des utilités individuelles, et au communisme la “démocratie
limitée”, l’instrumentalisation du droit, l’obsession de la quantification et la déconnection totale du sort des
dirigeants et des dirigés. Il offre aux classes dirigeantes la possibilité de s’enrichir de façon colossale (ce que
ne permettait pas le communisme) tout en se désolidarisant du sort des classes moyennes et populaires (ce
que ne permettait pas la démocratie politique ou sociale des Etats-providence). Une nouvelle nomenklatura,
qui doit une bonne part de sa fortune soudaine à la privatisation des biens publics, use ainsi de la
libéralisation des marchés pour s’exonérer du financement des systèmes de solidarité nationaux.
Cette “sécession des élites” (selon l’heureuse expression de Christopher Lasch) est conduite par un
nouveau type de dirigeants (hauts fonctionnaires, anciens responsables communistes, militants maoïstes
reconvertis dans les affaires) qui n’ont plus grand-chose à voir avec l’entrepreneur capitaliste traditionnel.
Leur ligne de conduite a été exprimée il y a peu avec beaucoup de franchise et de clarté par l’un d’entre
eux : il faut “défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance”. En tête de ce
programme figuraient “l’établissement de la démocratie la plus large (…), la liberté de la presse et son
indépendance à l’égard des puissances d’argent, (…) l’instauration d’une véritable démocratie économique
et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de
l’économie, (…) la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant”. Rien de
tout cela n’est en effet compatible avec l’économie communiste de marché.
Alain SUPIOT, docteur d’Etat, agrégé de droit, licencié en sociologie. Professeur à Poitiers puis à Nantes, a
été chercheur à Berkeley, Florence et Berlin. Membre du conseil scientifique de la International Labour
Review (BIT, Genève). Membre du Conseil d’administration de la Fondation MSH de Paris. Membre de
l’Institut universitaire de France. Membre du Conseil scientifique de la “Revue internationale du travail”.
Collaborateur régulier de la revue “Droit Social”. Il a surtout publié dans le domaine du droit du travail et de
la sécurité sociale. Ses travaux actuels portent sur l’analyse des fondements juridiques du lien social et de
ses transformations.
"Le succès des idées de “démocratie limitée” et de “marché des produits législatifs” doit moins toutefois aux
théories économiques, qu’à la conversion de l’Europe de l’Est et de la Chine à l’économie de marché. Avec
leur arrogance habituelle, les Occidentaux ont vu dans ces événements, et l’élargissement de l’Union qui en
a résulté, la victoire finale de leur modèle de société, alors qu’ils ont donné le jour à ce que les dirigeants
chinois appellent aujourd’hui “l’économie communiste de marché”.
On aurait tort de ne pas prendre au sérieux cette notion d’allure baroque, car elle éclaire le cours pris par la
globalisation. Edifié sur la base de ce que le capitalisme et le communisme avaient en commun
(l’économisme et l’universalisme abstrait), ce système hybride emprunte au marché la compétition de tous
contre tous, le libre-échange et la maximisation des utilités individuelles, et au communisme la “démocratie
limitée”, l’instrumentalisation du droit, l’obsession de la quantification et la déconnection totale du sort des
dirigeants et des dirigés. Il offre aux classes dirigeantes la possibilité de s’enrichir de façon colossale (ce que
ne permettait pas le communisme) tout en se désolidarisant du sort des classes moyennes et populaires (ce
que ne permettait pas la démocratie politique ou sociale des Etats-providence). Une nouvelle nomenklatura,
qui doit une bonne part de sa fortune soudaine à la privatisation des biens publics, use ainsi de la
libéralisation des marchés pour s’exonérer du financement des systèmes de solidarité nationaux.
Cette “sécession des élites” (selon l’heureuse expression de Christopher Lasch) est conduite par un
nouveau type de dirigeants (hauts fonctionnaires, anciens responsables communistes, militants maoïstes
reconvertis dans les affaires) qui n’ont plus grand-chose à voir avec l’entrepreneur capitaliste traditionnel.
Leur ligne de conduite a été exprimée il y a peu avec beaucoup de franchise et de clarté par l’un d’entre
eux : il faut “défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance”. En tête de ce
programme figuraient “l’établissement de la démocratie la plus large (…), la liberté de la presse et son
indépendance à l’égard des puissances d’argent, (…) l’instauration d’une véritable démocratie économique
et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de
l’économie, (…) la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant”. Rien de
tout cela n’est en effet compatible avec l’économie communiste de marché.
Alain SUPIOT, docteur d’Etat, agrégé de droit, licencié en sociologie. Professeur à Poitiers puis à Nantes, a
été chercheur à Berkeley, Florence et Berlin. Membre du conseil scientifique de la International Labour
Review (BIT, Genève). Membre du Conseil d’administration de la Fondation MSH de Paris. Membre de
l’Institut universitaire de France. Membre du Conseil scientifique de la “Revue internationale du travail”.
Collaborateur régulier de la revue “Droit Social”. Il a surtout publié dans le domaine du droit du travail et de
la sécurité sociale. Ses travaux actuels portent sur l’analyse des fondements juridiques du lien social et de
ses transformations.
Editado pela última vez por jotabilo em 18/6/2008 17:29, num total de 1 vez.
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Já compreendi o problema do Jotabil com os lençois em inglês do Keyser. Não é pelo facto de serem extensos e escritos numa língua estrangeira.
É pelo facto de serem escritos em inglês.
Às alfombras, o Jotabil prefere-as francesas.
Plus chic, quand même.
Às alcovas e respectivo forros, provavelmente também.
Lençois e atoalhados só franceses, oubliez pas!
É pelo facto de serem escritos em inglês.
Às alfombras, o Jotabil prefere-as francesas.
Plus chic, quand même.
Às alcovas e respectivo forros, provavelmente também.
Lençois e atoalhados só franceses, oubliez pas!
Abraço,
Dwer
There is a difference between knowing the path and walking the path
Dwer
There is a difference between knowing the path and walking the path
Para a aclaração dos adeptos das teorias da conspiração
Caros
Para começarmos a sentir o que está a germinar nesta europa de pacotilha... e o que pretendem as seitas gordas e indecifráveis escondidas nas alfombras da nossa boa fé.
"Voilà l’ « économie communiste de marché »
Alain Supiot, Le Monde, 25 janvier 2008
La Cour de justice européenne détient une part essentielle du pouvoir législatif dans l’Union. A la différence
de nos juridictions, elle statue pour l’avenir par disposition générale et à l’égard de tous, comme la loi ellemême.
Par deux arrêts, capitaux pour le devenir de “l’Europe sociale”, elle vient de trancher la question de
savoir si les syndicats ont le droit d’agir contre des entreprises qui utilisent les libertés économiques
garanties par le traité de Rome pour abaisser les salaires ou les conditions de travail.
Dans l’affaire Viking, une compagnie finlandaise de navigation souhaitait faire passer l’un de ses ferrys sous
pavillon de complaisance estonien, afin de le soustraire à la convention collective finlandaise. L’affaire Laval
concernait une société de construction lettonne, qui employait en Suède des salariés lettons et refusait
d’adhérer à la convention collective suédoise. Dans les deux cas, les syndicats avaient recouru à la grève
pour obtenir le respect de ces conventions, et la Cour était interrogée sur la licéité de ces grèves.
Le droit de grève étant explicitement exclu du champ des compétences sociales communautaires, un juge
européen respectueux de la lettre des traités se serait déclaré incompétent. Mais la Cour juge depuis
longtemps que rien en droit interne ne doit échapper à l’empire des libertés économiques dont elle est la
gardienne. Elle s’est donc reconnue compétente. L’arrêt Laval interdit aux syndicats d’agir contre les
entreprises qui refusent d’appliquer à leurs salariés détachés dans un autre pays les conventions collectives
applicables dans ce pays. Au motif qu’une directive de 1996 accorde à ces salariés une protection sociale
minimale, la Cour décide qu’une action collective visant à obtenir, non pas seulement le respect de ce
minimum, mais l’égalité de traitement avec les travailleurs de cet Etat, constitue une entrave injustifiée à la
libre prestation de services.
L’arrêt Viking affirme que le droit de recourir à des pavillons de complaisance procède de la liberté
d’établissement garantie par le droit communautaire. Il en déduit que la lutte des syndicats contre ces
pavillons est de nature à porter atteinte à cette liberté fondamentale. La Cour reconnaît certes que le droit de
grève fait “partie intégrante des principes généraux du droit communautaire”. Mais elle interdit de s’en servir
pour obliger les entreprises d’un pays A qui opèrent dans un pays B à respecter l’intégralité des lois et
conventions collectives de ce pays B. Sauf “raison impérieuse d’intérêt général”, dont la Cour se déclare
seule juge, les syndicats ne doivent rien faire qui serait “susceptible de rendre moins attrayant, voire plus
difficile” le recours aux délocalisations ou aux pavillons de complaisance.
Cette jurisprudence jette une lumière crue sur le cours pris par le droit communautaire. Il échappait déjà à
peu près complètement aux citoyens, tant en raison de l’absence de véritable scrutin à l’échelle européenne
que de la capacité des Etats à contourner les résistances électorales lorsqu’elles s’expriment dans des
référendums nationaux. L’apport des arrêts Laval et Viking est de le mettre également à l’abri de l’action
syndicale. A cette fin, les règles du commerce sont déclarées applicables aux syndicats, au mépris du
principe de “libre exercice du droit syndical”, tel que garanti par la convention 87 de l’Organisation
internationale du travail (OIT).
Le droit de grève et la liberté syndicale sont le propre des vraies démocraties, dans lesquelles l’évolution du
droit n’est pas seulement imposée d’en haut, mais vient aussi d’en bas, de la confrontation des intérêts des
employeurs et des salariés. Le blocage progressif de tous les mécanismes politiques et sociaux susceptibles
de métaboliser les ressources de la violence sociale ne pourra bien sûr engendrer à terme que de la
violence, mais ce sont les Etats membres et non les institutions communautaires qui devront y faire face.
L’Europe est ainsi en passe de réaliser les projets constitutionnels de l’un des pères du fondamentalisme
économique contemporain : Friedrich Hayek. Hayek a développé dans son oeuvre le projet d’une
“démocratie limitée”, dans laquelle la répartition du travail et des richesses, de même que la monnaie,
seraient soustraites à la décision politique et aux aléas électoraux. Il vouait une véritable haine au
syndicalisme et plus généralement à toutes les institutions fondées sur la solidarité, car il y voyait la
résurgence de “l’idée atavique de justice distributive”, qui ne peut conduire qu’à la ruine de “l’ordre spontané
du marché” fondé sur la vérité des prix et la recherche du gain individuel. Ne croyant pas à “l’acteur
rationnel” en économie, il se fiait à la sélection naturelle des règles et pratiques, par la mise en concurrence
des droits et des cultures à l’échelle internationale. Cette faveur pour le darwinisme normatif et cette
défiance pour les solidarités syndicales se retrouvent dans les arrêts Laval et Viking"
Isto que está escrito é claro como água.
cumps
Para começarmos a sentir o que está a germinar nesta europa de pacotilha... e o que pretendem as seitas gordas e indecifráveis escondidas nas alfombras da nossa boa fé.
"Voilà l’ « économie communiste de marché »
Alain Supiot, Le Monde, 25 janvier 2008
La Cour de justice européenne détient une part essentielle du pouvoir législatif dans l’Union. A la différence
de nos juridictions, elle statue pour l’avenir par disposition générale et à l’égard de tous, comme la loi ellemême.
Par deux arrêts, capitaux pour le devenir de “l’Europe sociale”, elle vient de trancher la question de
savoir si les syndicats ont le droit d’agir contre des entreprises qui utilisent les libertés économiques
garanties par le traité de Rome pour abaisser les salaires ou les conditions de travail.
Dans l’affaire Viking, une compagnie finlandaise de navigation souhaitait faire passer l’un de ses ferrys sous
pavillon de complaisance estonien, afin de le soustraire à la convention collective finlandaise. L’affaire Laval
concernait une société de construction lettonne, qui employait en Suède des salariés lettons et refusait
d’adhérer à la convention collective suédoise. Dans les deux cas, les syndicats avaient recouru à la grève
pour obtenir le respect de ces conventions, et la Cour était interrogée sur la licéité de ces grèves.
Le droit de grève étant explicitement exclu du champ des compétences sociales communautaires, un juge
européen respectueux de la lettre des traités se serait déclaré incompétent. Mais la Cour juge depuis
longtemps que rien en droit interne ne doit échapper à l’empire des libertés économiques dont elle est la
gardienne. Elle s’est donc reconnue compétente. L’arrêt Laval interdit aux syndicats d’agir contre les
entreprises qui refusent d’appliquer à leurs salariés détachés dans un autre pays les conventions collectives
applicables dans ce pays. Au motif qu’une directive de 1996 accorde à ces salariés une protection sociale
minimale, la Cour décide qu’une action collective visant à obtenir, non pas seulement le respect de ce
minimum, mais l’égalité de traitement avec les travailleurs de cet Etat, constitue une entrave injustifiée à la
libre prestation de services.
L’arrêt Viking affirme que le droit de recourir à des pavillons de complaisance procède de la liberté
d’établissement garantie par le droit communautaire. Il en déduit que la lutte des syndicats contre ces
pavillons est de nature à porter atteinte à cette liberté fondamentale. La Cour reconnaît certes que le droit de
grève fait “partie intégrante des principes généraux du droit communautaire”. Mais elle interdit de s’en servir
pour obliger les entreprises d’un pays A qui opèrent dans un pays B à respecter l’intégralité des lois et
conventions collectives de ce pays B. Sauf “raison impérieuse d’intérêt général”, dont la Cour se déclare
seule juge, les syndicats ne doivent rien faire qui serait “susceptible de rendre moins attrayant, voire plus
difficile” le recours aux délocalisations ou aux pavillons de complaisance.
Cette jurisprudence jette une lumière crue sur le cours pris par le droit communautaire. Il échappait déjà à
peu près complètement aux citoyens, tant en raison de l’absence de véritable scrutin à l’échelle européenne
que de la capacité des Etats à contourner les résistances électorales lorsqu’elles s’expriment dans des
référendums nationaux. L’apport des arrêts Laval et Viking est de le mettre également à l’abri de l’action
syndicale. A cette fin, les règles du commerce sont déclarées applicables aux syndicats, au mépris du
principe de “libre exercice du droit syndical”, tel que garanti par la convention 87 de l’Organisation
internationale du travail (OIT).
Le droit de grève et la liberté syndicale sont le propre des vraies démocraties, dans lesquelles l’évolution du
droit n’est pas seulement imposée d’en haut, mais vient aussi d’en bas, de la confrontation des intérêts des
employeurs et des salariés. Le blocage progressif de tous les mécanismes politiques et sociaux susceptibles
de métaboliser les ressources de la violence sociale ne pourra bien sûr engendrer à terme que de la
violence, mais ce sont les Etats membres et non les institutions communautaires qui devront y faire face.
L’Europe est ainsi en passe de réaliser les projets constitutionnels de l’un des pères du fondamentalisme
économique contemporain : Friedrich Hayek. Hayek a développé dans son oeuvre le projet d’une
“démocratie limitée”, dans laquelle la répartition du travail et des richesses, de même que la monnaie,
seraient soustraites à la décision politique et aux aléas électoraux. Il vouait une véritable haine au
syndicalisme et plus généralement à toutes les institutions fondées sur la solidarité, car il y voyait la
résurgence de “l’idée atavique de justice distributive”, qui ne peut conduire qu’à la ruine de “l’ordre spontané
du marché” fondé sur la vérité des prix et la recherche du gain individuel. Ne croyant pas à “l’acteur
rationnel” en économie, il se fiait à la sélection naturelle des règles et pratiques, par la mise en concurrence
des droits et des cultures à l’échelle internationale. Cette faveur pour le darwinisme normatif et cette
défiance pour les solidarités syndicales se retrouvent dans les arrêts Laval et Viking"
Isto que está escrito é claro como água.
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